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28 octobre 2009 3 28 /10 /octobre /2009 22:48

On trouvera le cas Icare ICI.
I.Sémiologie
I.1>tableau des signes:


I.2> Registre de personnalité
I.2.1>Personnalité
Icare vit son rapport à l'autre en terme de comparaison mégalomaniaque, avec un intense sentiment de supériorité et un mépris certains à l'égard des peu ambitieux.
L'autre a toujours tort et si c'est parfois lui qui a eu tort il y a forcément une raison qui le justifie.
Son sentiment de contrôle est sans limite et il va jusqu'au bout, au péril de tout et contre tout (sthénicité revendiquante): "le paranoïaque ne désarme jamais".
Il se sent incompris et persécuté. Cependant tout a toujours une interprétation non remetable en cause.

I.2.2>Comportements:

Mépris des autres : "les moutons"
Passage à l'acte: Il ne va pas hésiter à casser la gueule de ses adversaires malveillants.
Mégalomanie: Plantage de l'ordinateur pour montrer à la grande société informatique à quel point il est doué.
Une homophobie avérée.

I.2>registre somatique:
Des constipations

I.3>Registre de l'humeur
Une anxiété relative au contrôle des choses.

I.4>registre de la pensée et du jugement

Interprétation systématique et non remettable en cause des évènements extérieurs et des comportements d'autrui.

II.Hypothèse diagnostique:

Si une chose est sûre c'est que Icare ne vit pas son trouble de façon egodystonique; en fait pour lui il n'a aucun trouble: tout vient des autres et du monde extérieur.

Avec ce type de personnalité paranoïde, cet hyperthrophie du Moi mégalomaniaque, l'interprétation systématique avec impossibilité de remise en cause (délire d'interprétation): on fait l'hypothèse d'une psychose paranoïaque compensée (tant bien que mal)

III.Analyse approfondie

III.1>Demande:
Adressée par un médecin, par rapport aux relations qu’il entretient avec son amie

III.2>Anamnèse :

III.2.1>Sexe: Homme
III.2.2>Age: 48 ans
III.2.4>Vie professionnelle:pilote d'avion
I.2.5>Particularités: divorcé
III.2.3>Histoire:

III.3>Etiologie:

Violences et conflits permanents dans les rapports affectifs, familiaux et professionnels, agressivité : forte tendance à la violence, au rapport de force, à la provocation avec défi de l’autorité
Rapport de force, vocabulaire, odeur laissée par les pilotes : traits de fixation anale
Rapport ambivalent sur le double mode de l’amour et de la haine avec son amie, rapport aux femmes, au maquillage, au féminin, dégoût du féminin et de l’homosexualité, nettoyage après le départ d’Ariane : formation réactionnelle (attitudes opposées aux contenus pulsionnels) vis-à-vis des pulsion sexuelles afin de contrôler son désir sexuel et fantasme homosexuel
Négation de l’affect (ici, le sujet ne s’entend pas avec les hommes, n’aime pas les homosexuels), retournement pulsionnel et projection (ici, le sujet pensent que les autres ne l’aiment pas, ce qui autorise le sujet à ne pas aimer les autres puisque les autres ne l’aiment pas et le persécutent avec un « je n’aime personne et je n’aime que moi »), déni et retournement sur l’objet (quand il éviscère l’avion) : aménagement défensif (permet de conserver l’objet en le contrôlant plutôt qu’en satisfaisant ses désirs incestueux et homosexuels refoulés)
Forte tendance à la violence, au rapport de force, à la provocation avec défi de l’autorité, traits de fixation anale formation réactionnelle, fantasme homosexuel : modalités affectives caractéristiques du stade anal
Scepticisme vis-à-vis du psy, sentiment de menace, de suspicion, de persécution : tendances paranoïaques
Délire de persécution (le sujet est l’objet d’une vengeance, d’un complot…, souvent associé, et ici c’est le cas, aux mécanismes de négation et de projection du « les autres ne m’aiment pas ») de type paranoïaque (le délire est logique, rationnel, cartésien à tel point qu’un interlocuteur inexpérimenté pourrait y croire)
Suffisance, supériorité, sentiment de toute-puissance : mégalomanie avec revendications et certitude, délire de grandeur ou délire mégalomaniaque (souvent dérivé du délire de persécution et associé à la projection du « je n’aime que moi », le sujet est un illustre méconnu, ici inventeur ignoré mais génial)
Délires de persécution, de grandeur : productions délirantes (délire : construction intellectuelle non conforme à la réalité et à laquelle le sujet apporte une croyance inébranlable) avec un vécu délirant sténique (forte adhérence au délire marqué ici par ses revendications à faire reconnaître son procédé, la certitude de l’efficience de son procédé et sa forte conviction), dont le mécanisme à l’œuvre est l’intuition (le sujet admet une idée délirante comme vraie sans vérification, ni justification logique, il sait et c’est tout ; idées éprouvées par le sujet comme totalement nouvelles mais incontournables et ayant la clarté d’une évidence explicative accompagnées d’un sentiment de révélation, ici la mission de faire appliquer son procédé), avec une forte systématisation du délire (cohérence logique du délire, solidité de l’enchaînement des thèmes persécution/mégalomaniaques entre eux : le délire est descriptible, transmissible et le sujet est peu angoissé) et une extension du délire en réseau (s’étend à l’ensemble des secteurs de vie et implique un grand nombre de personnes ; au contraire du délire en secteur qui se limite à un secteur de vie)
Possible délire hypochondriaque (le corps du sujet est parasité, transformé… ; le sujet a la conviction inébranlable d’être menacé dans sa santé, d'être atteint d’une maladie incurable) ou cénesthopathie (ou coenesthopathie : la perturbation de la sensibilité interne ou cénesthésie. Elle consiste en des sensations corporelles anormales, gênantes, pénibles et parfois vaguement douloureuses ; cette disposition est assez caractéristique de l'hypocondrie)
Rêve nocturne et rêverie diurne : s’apparente au délire hypochondriaque mais laisse penser que le rapport à la réalité du sujet n’est pas complètement atteint
Obsession, vérification par des pratiques de nettoyage chez lui et dans le cockpit : obsessions et vérifications
Intellectualisation, rationalisation, démonstration par rapport au procédé secret
Peur de l’éviscération, de l’évidement, de l’éclatement : angoisse d’éclatement, angoisse de morcellement (angoisse de mort plus précoce de nature psychotique: l'angoisse porte sur l'être, et non plus sur l'avoir ; le psychotique craint sa propre disparition, son éclatement en morceaux épars ; une atteinte importante et intime de l’intégrité du corps qui représente une menace fondamentale pour l’image de soi), angoisse de mort
Rêve avec menace de tout lui enlever et de lui greffer un utérus : angoisse de castration (angoisse imaginaire liée à la découverte de la différence des sexes, perçue comme un manque de l'organe mâle et liée au fantasme de la scène primitive où l'enfant perçoit qu'il n'est pas l'unique objet d'amour de la mère ; chez le petit garçon, cette angoisse sera facteur de résolution du complexe d'Œdipe, le père étant perçu comme le castrateur doté de toute-puissance empêchant l'accès à la mère ; chez la petite fille: cette angoisse d'incomplétude la tournera vers le père comme détenteur de la toute-puissance afin de lui demander un substitut du pénis manquant, un enfant imaginaire), ici il s’agit d’un cas pathologique d’angoisse de castration qui provoque l'entrée dans la psychose (dans le processus normal, l'enfant désire être tout pour sa Mère et cherchera quel peut être le manque de la Mère (le phallus) pour le combler ; son désir est d'être le désir de la Mère et donc de fusionner avec la Mère (désir originaire) ; si la mère répond entièrement à cette demande, l'enfant devient objet de la mère, il ne sera jamais sujet)

III.4>Hypothèse diagnostique:

Une proximité structurelle avec la névrose obsessionnelle et la perversion
Une dimension anale et des modalités affectives caractéristiques du stade anal avec traits de fixation anale, formations réactionnelles, aménagement défensif, obsessions, vérifications
Des productions délirantes sur le double thème de la persécution et de la mégalomanie, de type paranoïaque, avec un vécu délirant sténique, intuition, forte systématisation et une extension du délire en réseau
Angoisse de morcellement, angoisse d’éclatement, angoisse de castration, angoisse de mort
Un fonctionnement psychotique sur le versant paranoïaque et avec productions délirantes
Un rapport à la réalité du sujet qui n’est pas complètement atteint

= Psychose paranoïaque

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