Introduction
La personnalité est constituée d'un ensemble de caractères permanents qui constituent l'identité d'une personne. Ces caractères vont se construire selon les lignes de forces et de faiblesses d'un individu. Ces lignes de forces et de faiblesses sont pour Freud autant de points de fixations-régressions quant à la sexualité infantile.
• Fixation: liaison privilégiée de la libido sur certains objets et modes de satisfaction ayant pour rorigine les premiers échanges du sujet avec la mère (ou substitut maternel) lors des stades prégénitaux jusqu'à l'organisaiton Oedipienne. Freud considère que ces différenres fixations-régressions sont déterminantes pour la construction de la personnalité et pour l'existence du sujet (origine de ses choix, de ses angoisses, de ses investissements...) |
Dans la vie en général, chez un sujet, on observe un aller-retour entre ces points de fixations-régressions. Tout en constituant l'humanité du sujet, ces points ne constituent pas une fragilité narcissique insurmontable. Le sujet peut même s'appuyer dessus pour vire.
Mais dans certains cas, face à un événement qui fait crise, la personnalité va se décomposer en suivant un chemin déterminé par ces points qui ont été à l'origine même de sa construction. Dans ce deuxième cas, on a un sujet qui va rencontrer une situation qui fait crise et cela n'est rien d'anodin, c'est une rencontre, une séparation, une perte.
Ce qui fait achoppement avec la crise est révélateur. Mais pas sur n'importe quel mode. La crise va se loger dans ce qui a été précédemment à l'origine des fragilités qui ont permis à l'individu de se construire.
"Quand le cristal se brise il le fait autour ses lignes de forces/faiblesses". La crise est vraiment un moment où on observe des troubles importants (Angoisse, être dépassé, ne plus pouvoir faire face à la réalité). Le moment de déconstruction est un moment de difficultés majeures dans lesquelles se trouve l'individu où il se retrouvera face à un élément buté et qui va être intimement affecté par cet événement. Cela n'est pas de l'ordre du "compréhensible". Quant au touche à la question de la souffrance, de la décomposition, on ne peut intellectualiser tout cela .
La déconstruction de la personnalité est au plus près de l'individu dans le registre de l'intime, du talon d'Achille, des points de fragilité au delà du pensable. Le sujet perd tous ses repères et va devenir incapable parfois de faire face.
I. Corps, sexualité........ et langage!!!
I.1>La sexualité
Selon nos pulsions sexuelles et ceux que les autres attendent nous devrons perpétuellement nous positionner.
Comment advenir dans sa sexuation face au réel? Face à des stéréotypes (pressions sociales, familiales, éducatives)?
Pour Freud le point crucial était la sexualité infantile. Il était convaincu qu'elle déterminait l'avenir du sujet. Donc la construction de la personnalité résulte de la sexualité infantile dont la façon dont le sujet devra se positionner sans cesse dans le lien sexuel et la façon dont il aura à composer ou recomposer avec sa sexualité. La sexualité détermine la personnalité, ses forces et ses faiblesses.
I.2>Le langage
Certes la sexualité est déterminante mais il y a aussi le langage.
La construction de la personnalité (lignes de forces et faiblesses), passe aussi par la manière dont les liens ont pu être parlés, c'est à dire en quoi le langage est venu accompagner le sujet. La manière dont le corps sexué est parlé, mis en bout, et la manière dont le sujet à son tour va se saisir du langage, et de manière précoce, dès les premières tensions pulsionnelles pour s'adresser à l'Autre.
Le langage est vraiment ce qui accompagne à tout jamais la personnalité. Corps, sexualité et langage sont indissociables, ils sont intimement intriqués.
Comment la mise en mot des éprouvés là auront leur importance.. Comment le corps a été bercé par la parole et ce précocement...
Le langage est unne véritable fonction déterminant la construction de la personnalité. La sexuation est prise dans les ailes du langage.
Cette question de la parole et du langage est importante car elle préexiste au sujet et elle le détermine.
Ce qui est important pour le sujet est son histoire mais c'est aussi la manière dont son histoire avant même sa naissance à pu être envisagée,pensée, c'est à dire les façons dont les instances parentales ses sont représentées la venue de cet enfant en fonction de leur propre histoire. La construction dépend de l'inscription de l'individu dans une histoire. Parfois les symptômes du sujet ce n'est pas l'actualisation de la sexualité infantile mais quelque chose à partir des générations antérieures. Ce n'est pas toujours l'événement qui fait la crise mais comment il a fait l'objet ou pas d'une élaboration, comment il a été parlé.
Dans les complexes familiaux Lacan nous sensibilise au fait que :
La famille moderne est un remaniement de la famille primitive via un scénario transgénérationnel. L'individu va naître dans un système déjà élaboré, un complexe qu'on va lui raconter. |
Ce ne sont pas les événements en eux même qui sont importants mais la manière, dont le sujet les traverse, dont il les décrypte effectivement, puis c'est aussi la manière dot le contexte familial, culturel, dans lesquels ces événements se produisent, la manière dont ce sera parlé, pensé. Donc comment le corps va être pris en charge par l'ordre de la parole et du langage.
L'énonciation par le sujet de son histoire diachronique dans la cure, si on est capable d'y associer une écoute assez distancié (sans jugements de valeurs) l'énonciation de cette histoire permet de procéder à une lecture synchronique des modes de construction et déconstruction de la personnalité, de l'organisation des conflits psychiques et de l'élaboration des crises.